La dune du Pyla / Pilat

plus grande dune d'Europe

jan 30

La formation de la Dune du Pyla

La formation de la Grande Dune du Pyla (son histoire)

Des lignes sombres, surtout visibles en hiver lorsque le piétinement est plus faible, peuvent être observées sur le versant en pente douce. Ces lignes sombres correspondent à d’anciens sols (paléosols) qui permettent de reconstituer l’histoire de cette dune.

De la base au sommet, vous pouvez découvrir 4 paléosols majeurs sur le versant ouest: – un ancien podzol à la base de la dune (paléosol 1) et 3 principaux paléosols dunaires (paléosols 2, 3 et 4). Des paléosols mineurs, des niveaux lacustres avec des accumulations de diatomées d’eau douce et plusieurs milliers de niveaux à minéraux lourds représentent aussi des étapes de son histoire.

Les datations ont été obtenues par radio-analyse (Froidefond et Legigan, 1985) par analyse palynologiques (Paquereau et Prenant, 1961) et par datation archéologiques (Dautant et al., 1983).

 

- Paléosol 1 : Ce paléosol situé au niveau de la plage est sensiblement horizontal, constitué en surface d’une épaisse couche de fragments végétaux avec des souches de pin en place, surmontant des sables gris reposant sur une très épaisse couche d’alios (grés ferrugineux). Les datations aux radiocarbones – 3680 ±110 ans B.P. et 3460 ± 70 ans B.P.(Before Present) – indiquent l’âge de ce paléosol au moment de son enfouissement par les sables dunaires. Des analyses palynologiques montrent que le couvert forestier du paléosol 1 était constitué essentiellement de pins sylvestres, de chênes, de noisetiers, de bouleaux et d’aulnes. Aucune trace d’occupation humaine n’a été observée jusqu’à présent.

 

 

- Paléosol 2 : Celui-ci est localisé entre 2m et 5m au-dessus de la plage. Les datations au radiocarbone – 2980 ± 110 ans B.P., 2690 ± 70 ans B.P. sont confirmées par des datations archéologiques. Des fragments de poteries sont datés du milieu de l’âge de Bronze (VIIème siècle avant J.C.). Le paléosol 2 renferme un mélange de pollens de pins maritimes et de pins sylvestres. Des traces d’occupation des sols ont été découvertes à quelques mètres au dessus en Janvier 1982 par Ph. Jacques (1983,Bull.n°36, S.H.A.A.). En particulier un petit vase globulaire, décoré de quatre cannelures soulignées d’une rangée d’incisions obliques et une fusaiole en terre cuite. Ce niveau d’habitat, le plus ancien dans ce secteur, est daté du VIIème siècle avant J.C.(date coïncidant avec la datation C14).

 

 

- Paléosols intermédiaires : au-dessus du paléosol 2, vers 10 à 20 m au dessus de la plage, apparaissent 2 à 4 paléosols dunaires constitués de minces couches de débris végétaux. Parmi ceux-ci, des lignes plus claires (mince couche gris blanchâtre) sont parfois dégagées par le vent. Ce sont des niveaux à diatomées d’eau douce (microflore phytoplanctonique) constituées de squelettes (frustules) de diatomées siliceuses. L’inventaire des frustules a été réalisé par M.Coste (Froidefond et Legigan, 1985).L’abscence de diatomées centriques, les formes très silicifiées (Pinnularia, Epithémia, Rhopalodia) et la présence de diatomées de grande dimension, en particulier Gomphonema acuminatum var. coronata qui dépasse ici 100 mm chez la plupart des individus) témoignent de la présence d’un lac permanent probablement à l’époque gallo-romaine.

 

- Paléosol 3 : l’altitude de ce paléosol varie de 20 à 40 m. Sa morphologie à l’affleurement et son altitude correspondent à la surface des dunes paraboliques situées juste à l’est de la Grande Dune. Sur ce paléosol composé d’une couche de 10 à 30 cm de « terres » noires (sol charbonneux) des pièces datant du XVIème siecle ont été découvertes ainsi qu’un ancien four à résine et des accumulations de débris de coquilles (praires, coques…).

 

 

- Paléosol 4 : Il représente la surface de » la Dune de la Grave » cartographiée sur la Carte du Conseil Général (1863). C’était une grande dune transversale atteignant 80 m d’altitude, couverte par une forêt de jeunes pins, cultivés pour leur résine (nombreux pots en grés et souches encore visibles) et pour fixer les sables.

A partir de la fin du XIXème siècle, la « Dune de la Grave » a été enfouie par 20 à 30 m de sable. Elle atteint 115m vers 1910 et porte le nom de Dune du Pilat.

 

 

Edification récente de La Grande Dune du Pyla
Entre 1826 et 1922, la côte du Pilat a reculé de plus de 500m. La végétation recouvrant le versant au vent de la Dune de La Grave fut détruite, permettant le vannage des sables et leur transport vers le sommet de la dune. M. Clavel décrit ce phénomène dans un article datant de 1887 : « A l’Est du Banc d’Arguin, on assiste en ce moment à la formation d’une nouvelle dune qui engloutit sous le sable des forêts de pins hauts de 15 m ».
Cette dune du Pyla est donc un empilement de séquences dunaires séparées par des stades de fixation (paléosols, étangs).

Ce message est également disponible en : Anglais

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